Chez Xerox, nous aimons les gens têtus. Nous avons même écris un slideshare sur cela appelé : « Vive les têtus ! »
Nous avons une dose saine d’obstination dans notre ADN, qui vient directement de l’inventeur de la xérographie, Chester Carlson. Voici sa remarquable histoire.
La charge électrostatique qui a interpelé Chester
Pendant que la grande dépression sévissait, Chester Carlson travaillait au département des brevets dans une entreprise d’électronique à New York. Son travail nécessitait quotidiennement des copies de documents. Il utilisait alors le papier carbone ou les polycopiés, mais cela demandait de faire une copie maitresse spéciale : erreurs, pertes de temps et désordre étaient au rendez-vous.
Pour de nombreux employés, c’était simplement un fait de la vie de bureau. Carlson était persuadé qu’il existait un meilleur système.
En 1936, sur la bonne voie pour devenir mandataire de brevets, Carlson étudiait le droit après son travail en cours du soir, à la librairie publique de New York. Tandis qu’il faisait des copies manuscrites des livres qu’ils ne pouvaient pas s’acheter, il lui est venu l’idée de faire une sorte de machine pour l’aider. Un copieur de document.
Il s’est alors détourné des livres de droit pour se consacrer à l’étude d’ouvrages scientifiques qui pourraient l’aider dans sa quête. Dans un journal scientifique, Carlson a eu une étincelle: Un article théorique écrit par un physicien Hongrois, Pal Selenyi, qui parlait de conférer une charge électrostatique à un tambour rotatif. Le tambour pourrait capturer une image qui serait ensuite transférée à un papier saupoudré d’encre sèche.
Les années cuisine
Avant qu’une année soit passée, Carlson a déposé sa première demande de brevet préliminaire fondée sur ses nombreuses expériences.
Beaucoup était menées dans la cuisine de son appartement, en chauffant du souffre. Une odeur d’œufs pourris se dégageait de la combustion, ce qui entrainait souvent des explosions.
Longtemps avant d’avoir trouvé la bonne recette, Carlson a découvert les limites de la patience de sa femme. Il a déménagé son laboratoire dans une autre cuisine à l’arrière d’un salon de beauté à Astoria, dans le Queens.
Eureka
Après de nombreuses autres expérimentations, (dont la plupart ont échouées), il est sorti de sa grande frustration, grâce un nouveau revêtement qui a été appliqué sur une plaque de zinc. Cela a finalement fonctionné. Il a fait un petit texte sur le côté en verre, l’a exposé à une lumière brillante, l’a poudré et….l’a avec succès transféré sur le papier ! Les mots de la première copie xérographique était une simple déclaration de la date et du lieu « 10-22-38, Astoria
Image Xerox Historical Archives. © Xerox Corporation
Carlson a calmement répété l’expérience pour vérification, et est ensuite sorti pour déjeuner. Il a dû attendre quatre années de plus avant de se voir délivrer un brevet pour électro-photographie en Octobre 1942.
Les années de rejets
Carlson savait qu’il avait besoin de fonds de recherches pour rendre sa technologie commercialement viable. Il ne les a pas eus.
Encore et encore, il a essuyé des refus : plus de 20 fois avant 1944. Il a été rejeté par Kodak, par Ibm. Par une douzaines de compagnies. Son obstination a été mise à l’épreuve encore et encore.
Pendant ce temps, Carlson a pris la tête du département des brevets au P.R Mallory Company, le précurseur de Duracell. Dans le cadre d’un appel de brevet, Carlson a montré son invention à Russel Dayton, un jeune ingénieur venu du Battelle Memorial Institute in Colombus, Ohio.
Avec le pressentiment qu’il pourrait être réceptif à son invention, Carlson l’a montré à Dayton telle qu’elle était. Il a été invité à Batelle où il a réalisé sa meilleure démonstration pratique, et cette fois a eu une audience réceptive. Batelle décida alors de financer des recherches supplémentaires.
Peu après, John Dessauer, le chef de recherche de Haloid Company, a lu un article sur l’invention de Carlson. Haloid a décidé mettre le produit sur le marché.
Chester Carlson, (au centre) montre une imprimante xérographique à ses débuts à John Dessauer (à gauche) et Joseph Wilson, qui était le président d’ Haloid. Haloid est devenu plus tard Xerox Corporation. Leur intérêt dans le processus de Carlson dans le milieu des années 40 a conduit au perfectionnement de la xérographie par Xerox sous la direction technique de Dessauer.
Le X marque le nom
Haloid aimait le concept, et décida même de créer un nouveau nom pour le processus qui faisait maintenant part de ses affaires : « La xérographie », du grec xerox (sec) et graphe (écrire). Carslon n’aimait pas beaucoup ce nom, mais cela importait finalement peu, tant que sa machine pouvait entrer dans le marché. En 1949, c’est ce qu’il s’est produit. 13 ans après que la première charge électrostatique ait illuminé le cerveau de Chester.
Une bouée de sauvetage
Le model A de Xerox était difficile à utiliser et aurait été voué à une courte vie. Par chance, des ateliers d’impression s’en sont procurés et sont devenus des maîtres de l’impression offset.
Ce petit marché a donné à la compagnie l’argent nécessaire pour continuer à développer le produit. Une vraie bouffée d’oxygène !
Une décennie de développement plus tard, la Xerox 914 était né. C’était le premier copieur de papier complètement automatique au monde. Trois ans après son introduction, les revenus de la compagnie ont presque doublés. Le reste de l’histoire, c’est ce faisceau de lumière intense qui se déplace le long du papier placé sur la surface de verre du copieur, encore et encore et encore !
Vive Chester !
En dépit des obstacles et des refus qu’il a essuyé au cours des décennies, Chester a toujours fait preuve d’obstination, sans hésitations sur la croyance que son idée marcherait et rendrait le travail meilleur pour tout le monde. Il n’a simplement jamais abandonné.
Pour une célébration des gens qui améliorent le monde, pour les têtes de mules, nous clamons alors « Vive les têtus ! ».